TRENDS : Camp !

CAMP!

Tout le monde en parle (ou presque), mais personne n’est capable d’en donner une définition claire, je veux parler du « Camp »… L’histoire nous apprend que le terme remonte à la Cour de Versailles qui aurait inventé le terme « se camper », c’est-à-dire de prendre une attitude décidée, provocante pour briller et se faire bien voir par le roi.

Actuellement, une exposition au Metropolitan Museum of Art de New-York remet en perspective — sous l’angle de la mode — cette philosophie théorisée par Susan Sontag dans un essai paru en 1964 : « Notes on ‘Camps’ » publié chez Penguin. Elle y explique que « le Camp est une forme d’esthétisme. C’est une façon de voir le monde en tant que phénomène esthétique. Cette vision du Camp ne s’exprime pas en termes de beauté, mais en termes de degré d’artifice et de stylisation. Il va sans dire que la sensibilité Camp est non-engagée et dépolitisée, ou du moins apolitique... » Elle ajoute : « L’essence du Camp, c’est l’amour du contre nature, de l’artifice et de l’exagération ». C’est donc être libre, assumer qui on est, sans contrainte ni tabou, en étant frivole, avec sérieux. 

Les milieux artistiques et esthétiques sont au cœur du mouvement Camp, à condition que les artistes, designers, stylistes et créateurs de tous bords ne se dérobent pas derrière un grand n’importe quoi en ignorant le style. « Quand quelque chose est tout simplement mauvais (plutôt que Camp), écrit encore Susan Sontag, c’est souvent parce que l’artiste n’a pas essayé de faire quelque chose de vraiment bizarre. ‘C’est trop’, ‘C’est fantastique’, ‘C’est incroyable’, sont des expressions standards de l’enthousiasme du Camp. » Un enthousiasme partagé par des designers de lunettes qui ne se privent pas de surprendre l’œil et de briser les lignes pour placer la barre très haut de la créativité en choisissant leur Camp imaginaire…

TRENDS BY SILMO n°24