"Les opticiens d'â côté" : comment vivient-ils et quelle est leur vision de l'avenir ?

Qui sont les opticiens de France et de Navarre ? Comment vivent-ils au quotidien dans leurs magasins et quelle vision ont-ils de l’avenir ?

Le monde de l’optique est une grande famille. Et si être opticien c’était aussi parfois sortir le nez de son atelier, de ses montages, examens de vue et autres tâches administratives ? Aller à la rencontre de ses pairs, veiller, s’inspirer est aujourd’hui nécessaire pour exercer son métier avec la plus grande ouverture possible.

De Paris à Nice, partez à la découverte de vos confrères à travers cette série de documentaires qui dressent le portrait de 8 personnages passionnés. Rendez-vous donc en terre pas si inconnue…

Si, pour chacun d’entre eux, le leitmotiv est : « Comment se démarquer des autres opticiens », on explore ici différentes facettes de la profession. On y embrasse l’idée que, pour devenir la meilleure version de soi-même, il faut avant tout cultiver une certaine singularité. Dire stop à l’uniformisation.

Noémie Chouraqui, Niçoise, exerce cet art avec une incontestable virtuosité. Lorsqu’elle s’installe dans sa ville natale, elle fait le choix de dédier un espace ludique à nos chères petites têtes blondes. Exclusivement réservée aux enfants de 0 à 14 ans, sa boutique, est la seule en région PACA où l’on ne bichonne que la vue des plus jeunes.

Selon elle: « Il est fondamental d’être une bonne technicienne mais aussi bonne conseillère en optique et esthétique afin de se différencier des grandes enseignes. » Ici, la pérennité de l’activité est assurée par un service adapté. Nos chers bambins cassent leur lunettes à tour de bras: le SAV se doit d’être sans faille… les réseaux sociaux le disent, « Les petites lunettes » à Nice, c’est comme à la maison !

Autre adresse, autre point de vue. Mathilde Bétrancourt nous accueille chez elle à Rueil Malmaison. La Lunetterie de l’Impératrice est un véritable lieu de vie en région parisienne.

Aucune lunette exposée. Ici on franchit le pas de la porte comme on rend visite à un ami. On s’assied, on se raconte et on papote. Au fil des discussions, Mathilde noue un lien privilégié avec ses clients et provoque une belle rencontre entre une lunette et son porteur. Acheter son équipement chez elle est une véritable expérience et le bouche à oreille fait le reste. Un prospect sur deux est attiré grâce au web marketing dans cette boutique ou le made in France à la part belle.

La devise de la maison ? « C’est la réputation qui fait tout donc, vendre plus: non. Vendre mieux: oui ! »

Toutefois, les années Covid ont transformé les habitudes et les envies des consommateurs. Certains, à l’instar d’Erik Sudre dirigeant de la maison Opta à Montmartre, institution parisienne s’il en est, ont décidé de sublimer cette période anxiogène en se réinventant. Doté de 4 point de vente depuis 1975, là on recherche l’évolution constante.

Si autrefois la prise de rendez vous était marginale, elle est aujourd’hui un nouvel aspect majeur de leur activité. Moment propice à l’échange, le rendez vous offre, selon lui, à ses clients un instant précieux pendant lequel la qualité est au centre de toutes les préoccupations. Valorisation du métier et belles ventes assurées !

Le service est aujourd’hui le nerf de la guerre. L’optique à domicile, en plein essor, profite de cette envie de consommer différemment. De se sentir unique. Sandra Bros sillonne les routes de l’Hérault et du Gard sous l’étendard des Opticiens mobiles. Elle a rejoint le premier réseau national itinérant avec une forte envie d’intervenir sur le lieu de vie de ses clients.

Comme elle l’affirme, la démarche est assez simple: « Le client visite notre site internet, y prend rendez vous et nous nous chargeons de trouver l’opticien le plus proche… ». Fort d’un maillage assez dense, le prospect est ensuite contacté afin que le professionnel évalue les besoins de ce dernier et ce, dans le respect de ses conditions de vie (handicap etc).

Mais ne vous méprenez pas, domicile ne veut pas dire qualité au rabais. Sandra se déplace avec un véritable magasin portatif: Autor-réfractor, frontofocomètre, lunette d’essai, tout y est… Et comme qualité et quantité vont de pair pour ces opticiens nomades, ce n’est pas moins de 120 montures qui sont à chaque fois proposées. De l’entrée de gamme à la lunette de luxe, il y en a ici pour toutes les bourses. Autrefois réservé aux personnes à mobilité réduite, le domicile s’est aujourd’hui étendu aux actifs qui manquent cruellement de temps.

Si certains avaient prédit la mort des magasins d’optique au profit d’internet, il faut admettre que c’est un secteur qui sait évoluer et sans cesse se réinventer. Service, domicile mais aussi artisanat à l’instar de Harold Blot qui vend ce qu’il fabrique, le métier d’opticien regorge de mille possibilités. Mille façons d’exercer. Un seul pré-requis: être soi même. C’est cette singularité qu’il faut aller chercher au plus profond de sa personnalité. Il n’existe pas de client unique sans un opticien unique. C’est ça l’effet miroir…